On se fait des câlins. J'aime son odeur. Ma joue contre la sienne, ses bras autour de mon cou, nous jouons à serre moi fort, à "ça c'est l'amour ça", à "-je t'aime - non moi plus- non c'est moi - non moi - Ah oui, dis moi un peu comment tu m'aimes pour voir - je t'aime jusqu'au bout, du bout, du bout, du bout, du bout ... du bout de l'espace - Ah oui, ça fait beaucoup en effet".

On se regarde. J'aime son regard. Il est doux. Les yeux dans les yeux, nous nous parlons d'amour. De cet amour qui nous apaise, qui nous console, qui fait nos bonheurs. On se rassure, on se resserre.

Demain, elle entre au CE1, ma grande merveille. Elle avance en dansant vers ses sept ans, qu'elle aura dans quelques mois. Elle aime danser, elle aime écouter de la musique et elle aime lire, en plus de jouer avec ses poupées à inventer des histoires. Elle n'aime pas trop écrire parce qu'elle croit qu'elle n'écrit pas bien. Elle aime savoir faire bien et n'aime pas quand ça prend du temps de savoir bien faire.

Elle me ressemble et elle lui ressemble. Mais elle est, avant tout, elle même. L'individu, comme nous l'appelions alors qu'elle n'était qu'un embryon dans mon ventre.

Merveille qui me fait du bien... Me souvenir de ce miracle... Être capable d'en être heureuse, même en ce moment.

L'essentielle est ce qu'on partage. Ce "On" précieux, des êtres qui décident d'être ensemble. Nous sommes ensembles, elle et moi. IL nous manque. IL fait parti de l'invisible lien maintenant, qui nous tient serrée l'une contre l'autre, jusqu'à ce que nous soyons assez fortes pour laisser à nouveau l'élasticité se jouer de nous.

Je l'aime, ma fille, plus que tout, et je profite qu'elle dorme pour gagner la bataille du "c'est moi qui t'aime le plus fort", pour une fois...