Parfois, des pensées fugaces, comme des petites souris, se faufilent entre deux sourires. Un instant absent, absorbé d'ailleurs, du rire d'un enfant, d'une phrase apprise par cœur, et entre les secondes, le petit rongeur vient glisser une image, une pâleur, un soupir, et "le bord des larmes cherchant à l'emporter". Mais le corps reconnait sa musique, inspire, expire, "étrange et pénétrant" ses deux actes indispensables à la vie qui si on les sépare deviennent la vie et la mort.
Et pendant que l'un souffre, l'autre le regarde, acteur et spectateur, et pendant que l'un souffle, l'autre sans voix demeure.
Curieuse nature, dont la naissance est le chaos et l'harmonie le but, jamais tout à fait atteint, jamais tout à fait éteint. La vie est un chemin qui mène à l'illusion. Car derrière ce mystère, ce néant ou ce tout, dont nous ne savons rien, il n'y a que ce que nous créons, notre imagination. Mais ne confondons pas illusion et mensonge, magie et manipulation, l'un est un art de vivre, l'autre est un art de mort.
Quand choisissons nous de vivre ? à chaque instant ? En naissant ? Un autre jour ? Il y a tant de façon de choisir la mort, tant de façon de se détruire ...
Curieuse nature, que cette pulsion de vie parfois si violente, que cette pulsion de mort parfois si efficace.
J'ai parfois l'impression d'avoir décidé il y a bien longtemps, si longtemps que je ne peux me souvenir de l'origine, décidé, choisi mon camp.
C'est là, dans cet espace qui sépare les deux pôles, la vie et la mort, dans ce choix que s'épanouit ma liberté.

une réaction
1 De Anne
- 18/11/2011, 09:49
Choisir "son" camp, littéralement. Celui qui fait qu'on se traite bien pour avancer, dans les bons et mauvais moments.
Et du coup qu'on peut aussi être utile aux autres. On ne l'est jamais quand on trahi son camp...