Mon géniteur est mort le 8 janvier 2025. Le lendemain de la mort de Lepen. Il y a une certaine logique à ce que ces deux là soient partis en même temps. Son décès, en tant qu’individu m’a laissé parfaitement indifférente. Je me suis bien observée. Une émotion quelques part ? Rien, si ce n’est la surprise de recevoir ce mail de ma sœur ainée : “Bonjour mes chéries. Papa est mort le 8 janvier. Je vous embrasse fort.”
Plus tard, des évènements ont eu lieu autour de son décès, des manquements entre mes sœurs dont je suis spectatrice. Des trucs que je trouve pas bien et dont je ne veux pas livrer ici les détails, parce que ça les regarde. Ce dont je veux parler ici c’est l’impact de ce “spectacle” sur moi.
J’y vois la marque encore de ce qu’il nous a infligé, jusqu’où va se nicher la salissure. Je trouve ça d’une tristesse infinie. Sa mort, comme je m’y attendais n’est la fin de rien, parce que le mal est fait, parce qu’il est entré dans la façon dont chacune nous y avons survécu et dans ce qu’il a fait de nous et probablement dans ce que malgré nous, nous en avons transmis à nos propres filles. Transmission épigénétique du trauma. De voir le spectacle de l’impact qui continu de se propager comme une onde sur l’eau, arriver à nos ages … me donne la nausée.

Il a vécu trop longtemps. Il est mort trop tard pour que nous puissions y trouver une justice. Il a vécu trop longtemps pour l’ordure qu’il était. Il a eu le temps de faire trop de mal à trop de gens.

Il a été incinéré et ses cendres ont été dispersées, ai-je appris. Il s’est arrangé pour que nous soyons déshéritées. Rien, pas un copec ne nous arrivera de son décès. L’héritage qu’il nous laisse n’est que blessures.

Ci-git un salaud qui aura tenu son rôle de salaud jusqu’au bout et qui continue de pourrir un peu en chacune de nous.