Encore rêver de François, c'est la deuxième fois en peu de temps avec un scénario proche. Je découvre qu'en faite il n'est pas mort, nous nous retrouvons. Le bonheur de se retrouver, l'amour toujours intact. Et ce matin, dans cette phase d'éveil mais pas encore totalement consciente, la peine de revenir à la réalité de sa mort.

C'est étrange le deuil. C'est toujours paradoxale. J'ai franchi une étape, je pense, en acceptant de croire ( ce que je raconte dans mon précédent billet) en arrêtant de me battre contre ma "foi", et dans le même temps je rêve de retrouvaille, je revis en miniature le chagrin de la perte. C'est tout cela à la fois. Il y a toujours cette part inconsolable, ce chagrin coincé dans mon diaphragme et dans ma mâchoire serrée, et il y a aussi cette part de douceur, celle qui me fait dire "merci" parfois, celle qui me fait penser " j'ai de la chance", l'apaisement trouvé quand je suis en contact avec la nature et que je me sens faire parti d'elle, faire parti du grand tout, ce grand tout dans lequel il est aussi, l'apaisement de réduire la distance qui me sépare de lui ? Oui, possible...

Autre étrangeté, c'est que plus je parviens à réduire cette distance entre lui et moi, plus je me sens confiante pour avancer dans ma vie. Il ne me retient pas, il ne me tire pas vers le passé, il fait ce qu'il a toujours fait. Il m'accompagne. Je pleure en écrivant ces mots. Je ne sais pas ce que je pleure. Le souvenir et la permanence de ce lien qui nous unit ? La perte et la constance ? C'est tragique et joyeux, puissant sans aucun doute.

Je repense à ces quelques heures de solitude, un matin sur une plage de Normandie, au bien-être que j'ai éprouvé. Je sais qu'il y a une parti de la clé, dans ces moments de solitudes ou je parviens à sentir la vie circuler à travers moi.

Je me suis fixée un nouvel objectif : Parvenir, une heure par jour, à prendre soin de moi, dans cette solitude. Aller marcher dans la nature, me faire une séance de Qi Gong, peu importe, mais mettre de la constance à me faire du bien. Oui, j'aimerai parvenir à cela. Quand la merveille va à l'école c'est facile à trouver, je peux le faire, je ne le fais pas (pas encore) mais je peux le faire. Bien sur les week-end et pendant les vacances c'est plus compliqué. Mais déjà si je le faisais quand c'est facile, ce serait bien.

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