A9B5B34B-64A8-4A5D-BBFC-C178687EF2AF.jpeg, août 2022

Aller mieux… N’est pas aller bien. Mieux par rapport à quoi ? Mieux qu’hier et tellement moins bien que d’habitude. J’en étais là, ce matin. Ma difficulté à dire « ça va mieux ». Pourtant ça va mieux.

Des angoisses concrètes sur des sensations perceptibles. La cicatrice gonflée, les sensations étranges dans le bras, normal ? Pas normal ? Et cette fatigue ?

Et puis l’infirmière est venue. Je lui ai parlé de mon besoin d’être rassurée : « c’est normal » elle a dit.
- Et ma cicatrice gonflée ?
- C’est normal.
- Et mes sensations du bras ?
- Un nerf un peu coincé par le gonflement, oui, probable, c’est normal
- Et ma fatigue
- C’est normal
- Et mon envie de pleurer ?
- C’est normal.

Tout est normal. Ok. Ça va. Je respire.

- Les problèmes de santé vous apprennent l’humilité. Quand on est soignant, aidant, on touche quelque chose de l’ordre de la puissance, la santé vous demande de l’humilité. Quand vous aurez traversé cela, vous serez riche de cette humilité et vous serez une personne que peu de personne peuvent être. Votre corps travail, ce n’est pas comme si on venait de vous faire un détartrage. Vous pleurez, vous êtes fatiguées. C’est ok. Acceptez le si vous pouvez, c’est la demande de votre corps. Et c’est cela qui nous demande de l’humilité.

Mon infirmière est philosophe. J’ai accroché ce mot « humilité » et il m’a fait du bien. Pas besoin d’être une héroïne forte, qui traverse tout cela dignement et avec humour. Humble, oui, avec toutes mes vulnérabilités d’être humaine.

Et je crois que depuis, en effet, ça va mieux. J’ai commencé à me détendre.