Hier...

La merveille a dansé et je l'ai regardé. Petit spectacle de fin de stage.
Je l'ai vu mâchouiller sa langue quand elle avait besoin de se concentrer et son visage s'éclairer quand elle avait un vrai plaisir à faire un mouvement. Je l'ai trouvée merveilleuse évidement.
Ma merveille manque de confiance en elle. Je le vois bien. Quand elle danse à la maison et que je l'observe, quand elle ne danse rien que pour elle, elle est incroyable, d'aisance et de grâce mais quand elle est sur scène pour un spectacle, l'envie de bien faire, l'application qu'elle y met, la pression qu'elle se met, éteignent quelque peu ce que je sais d'elle.
Hier, c'était touchant ces allers retours entre le plaisir retrouvé, son rayonnement et la crainte qui soudain l'efface quelque peu.

En la regardant danser je me disais :"on transmet véritablement ce qu'on est, on peut tenir tous les discours que l'on veut, ce qui s'ancre c'est ce qu'on est". Elle n'est pas moi, elle est bien elle-même, mais je reconnais en elle non pas l'enfant que j'étais mais bien la femme que je suis depuis la mort de son père. Mes propres allers retours entre la peur de vivre et la confiance en la vie. Mon propre équilibre, ma propre confiance en moi, ma capacité au bonheur sont une responsabilité que j'ai aussi vis à vis d'elle.

Le soir venu, la maison s'est remplie. Deux amies, une de mes sœurs, une des sœurs de François venu chercher la merveille pour les vacances, étaient là, autour de la table pour le repas. Une tablée de femmes comme souvent chez moi. Des univers qui se croisent comme souvent chez moi. Nous avons parlé beaucoup. C'était joyeux, profond, bienveillant.

Et tout le long de cette journée, une petite flamme intérieure, mon réveil à moi même. Je veille sur elle. Je suis un phœnix qui renait de ses cendres...

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