Ma fille à neuf ans aujourd'hui. (Neuf années qui furent les plus belles et aussi les plus dures de ma vie). Elle est grande, très intelligente, hypersensible, belle, drôle, têtue, rêveuse... Elle est merveilleuse. Elle aime danser, lire, jouer aux poupées, les jeux de sociétés, parler, poser des questions...

Ce matin, elle m'a dit : "l'année prochaine j'aurai tout mes doigts" et on a éclaté de rire. Puis elle a dit : "Papa aura bientôt quel age?". J'ai dit: "Il aura bientôt bientôt 62 ans". Ce futur qui se conjugue encore pour lui, dans sa tête à elle, je trouve ça beau et émouvant aussi.

Je pense qu'il serait fou d'elle, et fier aussi, non, je pense qu'il l'est. Je peux moi aussi le conjuguer au présent, notre éternel présent.

Elle a neuf ans... Je me souviens si bien de ce Noël là. De ce pas si tout petit bout de bébé que l'on m'a mit dans les bras, du regard entre son père et moi quand elle fût là. Pour une année encore elle a vécu plus de temps avec lui que sans. Pourquoi ces pensées me viennent elles ? A quoi servent elle ? Ce temps compté encore...

Elle est joyeuse, aujourd'hui, comme n'importe quel enfant dont c'est l'anniversaire, en plus c'est Noël ! C'est moi l'adulte, en moi la compagne de François, qui hume le parfum du manque de lui. Notre éternel absent. Et je pleure encore ces larmes là. Mais ça fait rien, c'est bien que je pleure, dans mes larmes il vit encore un peu. Et je n'en ai pas peur.

Demain, la vie continuera son inexorable cours et nous nous laisserons emporter. Le bruit de nos rires sera comme celui des cailloux dans le torrent, eaux vives.

Et un jour elle aura vingt ans...

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photo gilsoub