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"Je suis Charlie" parce que je partage leur humanité, avant toute chose, en dehors de tout débat, de toute idéologie.

Je ne le lisais pas, je voyais passer des unes, qui me faisaient rire. Je les trouvais, irrespectueuses, impertinentes, provocatrices, tout ces mots qui sont, je crois, des compliments pour leurs auteurs. Mais surtout je les trouvais drôles.

C'est curieux, maintenant qu'ils ont été assassinés, je ressens avec une cruelle acuité la nécessité de leur existence. Hier, en France, des hommes ont assassiné d'autres hommes parce qu'ils dessinaient. Pas n'importe quels dessins, certes non. Des dessins qui représentaient notre liberté à tous de penser. Le droit au blasphème, ça me paraissait si évident, je ne savais pas que c'était précieux. J'ai appris dans mes cours d'histoires que des hommes sont morts à cause d'une religion qui leur défendait de penser ce qui n'était pas conforme à leur dogme. C'était de l'histoire.
En France, jusqu'à hier, on en était à se quereller avec des mots et à regretter parfois que trop de cons aient la parole.
Ces assassinats nous disent que Charlie avait raison, qu'il faut résister à l'obscurantisme, avec nos mots, nos dessins, nos images. C'est ici, c'est maintenant que ça se passe. Ces assassinats font de nous des résistants. Indignez-vous disait l'ancien.

Soyons irrévérencieux, insolents, impertinents, et drôles. Formons un bataillon de clown, nos nez rouges, nos crayons, nos photos, en guise d'armes à penser, à panser la plaie que ces assassins ont causé.

L'amour et l'humour pour solution...