Ce matin nous avons quitter Québec après une dernière promenade dans la ville. Nous avons pris la route 138 qui longe le St Laurent un moment mais qui traverse aussi des forêts et des monts. L'émotion est montée de kilomètre en kilomètre mais curieusement cette fois est restée très intérieure.

Puis nous sommes arrivées au chalet. Comment vous dire... La magie, la beauté du lieu. Ici, je pourrai rester des mois à me prendre pour un grand écrivain. Le chalet est pourvu de grande baie vitrée qui donne sur la baie. La vue est à couper souffle.

Nous avons posé nos valises et la merveille a retrouvé son âme d'aventurière enthousiaste. Nous sommes allées crapahuter dans les rochers. Elle disait "Maman, ici c'est le paradis" ou encore " Merci maman !" On s'est fait des câlins en guettant pour voir si on ne voyait pas au loin apparaitre une baleine.

Puis nous sommes revenue vers le chalet.

Irrésistiblement attiré par la vue, mon regard ne cesse de se perdre dans l'horizon, quand soudain je la voie. Ma première Baleine, nous montre son dos et replonge, puis reviens caresser la surface de l'eau. J'appelle la merveille et la grande, elle a déjà replongé. Nous attendons. Une deuxième s'offre à nos regards. Le mien à 6 ans, quand j'ai essayé d'imaginer une baleine rentrer dans le préau de mon école. La merveille reste bouche bée ce qui est rare. La grande dit "oh mais c'est pas une baleine c'est tout petit". C'est un petit rorqual, qui gentiment s'annonce avec son souffle pour nous dire ou tourner nos regards. Puis plus rien, l'horizon blanchit, on ne peut plus distinguer le ciel de l'eau. La grande rentre dans le chalet. La merveille et moi restons là à contempler. Un son étrange, jamais entendu jusque là, nous parvient, doux et aigu, une musique en trois tons. Serait ce un chant de baleines ? Oui, je crois bien que oui.

C'est l'heure de faire à diner. Nous mangeons. La merveille va se coucher en me disant qu'elle va rêver des baleines cette nuit. Moi je ressors sur la terrasse du chalet. Il fait un peu froid, je mets ma polaire, je m'assois et je regarde. j'essaie de m’imprégner tellement de cette vue pour ne jamais l'oublier. Alors le bal des rorquals reprend. Je vois leur dos affleurer, j’entends leur souffle. Ils me disent bonsoir. Je les salut en pensée : "Merci. J'ai fait un long voyage pour vous rencontrer. Je suis heureuse. Demain, nous irons sur un bateau vous voir d'un peu plus près"

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