Longtemps je n’ai pas aimé écouter la radio. Mes parents l’écoutaient en voiture, je ne sais même plus laquelle. Jamais pu supporter la publicité radiophonique, la pire agression sonore au monde.

Adolescente, j’écoute NRJ, seul moyen d’avoir de la musique dans ma chambre. J’écoute, je chante avec Liane Foly « Je t’écris des mots purs, j’ai gommé les ratures, et là sur le papier j’ai effacé tes fautes au fur et à mesure… » Je m’endors sur mes devoirs, je suis en 4ème.

Plus tard j’ai un amoureux qui se réveille avec France Info.

8h ! Un avion s’est craché ! 280 morts !

Adieu la bonne journée !

Je lui dis « quand nous dormons ensemble, je mets un réveil et si tu ne l’entends pas, c’est moi qui te réveille. » Marché conclut, survit de notre couple durant 8 ans.

Même époque, en voiture, je fuie les stations bavardes et les publicités ! Je vis à Nice, j’ai 25 ans, j’écoute vaguement rire et chansons. Les sketchs de Muriel Robin sont mes préférés. Mais je ne supporte toujours pas l’agression publicitaire. Tout le monde me dit : « écoute FIP ! » Mais, je n’ai pas le reflexe radio en fait.

Paradoxe, je rêve d’en faire. Je fais quelques interviews sur les radios locales pour parler de tel ou tel spectacle que je mets en scène et j’adore ça. La voix, juste la voix.

Plus tard, de retour à Paris, je vis avec François qui écoute France info le matin en buvant son café, je l’entends de loin, je le laisse dans la cuisine, je squatte le salon.

Début juillet 2011, France inter me contacte pour participer à une émission : « ça vous dérange ? » Le thème, « écrit-on encore des lettres aujourd’hui ? ». Ils ont appris, je ne sais même plus comment que j’avais écrit un roman épistolaire. Je dis « oui » évidemment. L’égo ronronnant, c’est la classe, je passe sur France Inter, c’est le 25 juillet 2011. Très bon souvenir. Je suis tellement prise par les échanges que quand l’animateur me tend la perche pour faire la promo de mon roman, je bâcle ça en deux phrases et en revient au débat. « Quelle cruche » me suis-je dit, en sortant. La promo c’est un métier !

Plus tard, à Tours, mais je ne sais pas à quel moment précis, je me suis mise à écouter la radio. France Inter essentiellement. Dans la voiture, souvent, pour les directs, sinon à la maison, quand je suis seule, les podcasts. Je n’écoute la radio que quand je suis seule. C’est pas que ça me tienne compagnie, je me tiens très bien compagnie et j’apprécie le silence. Mais la radio, pour moi, c’est toute seule, peut être que je n’aimerai pas que la conversation soit interrompue par un tiers, c’est entre la radio et moi. Je ne fais rien d’autre, sauf si c’est l’heure de déjeuner, ou quand je bricole. Mais ce que je préfère, c’est être bien installée dans un fauteuil, les yeux dans le vague, le regard perdu au-delà de ma fenêtre.

Ma participation au jeu proposé par Kozlika ici