Je viens de finir la session 1 de mes examens de licence 2 de psycho.

J’ai détesté cette année. Le stress ma pris dès le début et ne m’a pas lâchée. Ce qu’il y a eu derrière ce stress ? D’abord une croyance : Ce n’est pas possible d’ingérer tout ça en si peu de temps ! Et cette croyance est vraie, les apprentissages sont fragiles, malgré un travail régulier. Il y a aussi des enjeux sous-jacents. Derrière l’enjeu officiel : obtenir son diplôme pour pouvoir exercer son métier, des enjeux de petite fille sont venus se glisser : Est-ce que je suis assez intelligente ? Vous affolez pas, l‘adulte que je suis sais très bien que c’est pas un vrai enjeu, mais la petite fille, elle, toujours inquiète, pas encore complètement rassurée. Que de dialogues entre elle et moi, toute l’année, pour la réconforter, lui donner de la sécurité. Et puis la frustration aussi. Ah celle-là ! Elle est dure à gérer. La frustration de n’avoir pas le temps d’approfondir ! La frustration d’oublier un truc évident, de passer à côté du piège tordu d’un prof, juste parce que pas assez d’attention ! La frustration !!!!! C’est ce qui me reste là, juste après avoir fini. Le corps gorgé de tension des derniers jours et même pas la sensation du travail accompli. Non, la frustration de ce qui a été empêché par la façon dont les choses s’organisent. Les examens finaux, le royaume de la frustration. La frustration aussi de n’avoir pas profité des apprentissages à cause de ce stress. Mais pourquoi je fais ça au fait ?

Ce système n’est pas fait pour moi, je veux dire, les efforts d’adaptation qu’ils m’ont demandé pour le peu de satisfaction qu’ils m’ont apporté, ça ne vaut pas le coup. J’ai 51 piges ! j’ai passé l’âge d’être piégé par des sachants pour un travail que je fourni honnêtement. Je vais quitter l’IED, trop de solitude, des profs pas ou peu soutenant, aucun partage ! Cette solitude dans l’apprentissage, je n’en peux plus. Je vais tenter le présentiel pour la troisième année de licence. Remettre du vivant dans tout ça.

Et puis je vais mettre à profit cette pause estival pour travailler sur le lâcher prise encore et encore. Parce que je ne veux pas revivre une année comme celle-là ! Non. Je change de cadre, de contexte, mais il y a quelque chose en moi qui a besoin de changer aussi. Retrouver l’insouciance, faire confiance à l’existence qui me mène là où je dois être et j’y vais parce que je fais ma part, mais je n’ai pas tout pouvoir sur mon existence. Il y a toujours des imprévisibles qui viennent bousculer le plan alors ne pas trop s’attacher au plan, rester adaptable, ne rien figer dans le marbre.

Qu’ai-je donc appris en dehors des savoirs transmis ? A parler avec ma petite fille intérieure, à prendre conscience du chemin intérieur qu’il me reste à parcourir au pays du lâcher prise.

On me disait : « oh la la quel courage de reprendre des études ! » et je disais l’an passé « bon pas tant que ça » mais cette année j’ai compris, oui, il faut du courage pour tenir la distance et continuer à trouver du sens quand l’absurdité du système nous étreint.

Je voulais gouter à l’université ? Cette année elle a un gout acide-amer… J’espère retrouver le plaisir l’an prochain